III. L’EPREUVE EN CIRCULATION
TEST DE LA VUE
Il est réalisé à chaque examen, avant le départ en circulation ou à l’occasion d’un arrêt (en sont dispensés les candidats qui ont satisfait à une visite médicale préalable en vue de l’obtention du permis de conduire). Si le test n’est pas concluant, l’expert en signale le résultat au préfet.
ELABORATION DU PARCOURS
L’épreuve en circulation s'effectue avec un ou plusieurs candidats.
La possibilité d'emmener simultanément deux ou trois candidats, voire davantage, favorise en allongeant les distances, la diversification des zones d’évaluation.
Cette opportunité doit être exploitée chaque fois que le nombre de candidats le permet, et que le véhicule suiveur la rend possible.
L’épreuve pratique se déroule sur des itinéraires variés empruntant des parcours urbains, routiers et, si possible, autoroutiers ou assimilés.
L’expert s’attache, en fonction des possibilités du secteur d’examen, à placer le candidat dans le maximum de situations de conduite qu’un conducteur est susceptible de rencontrer en et hors agglomération.
Il privilégie le passage successif d’une zone à l’autre et veille autant que possible à ménager une progressivité du niveau de difficulté.
Pendant le parcours, l’expert dirige le candidat au moyen de la liaison radio en s’assurant qu’il est bien compris.
L’expert utilise notamment les panneaux de signalisation.
Pendant la phase de conduite effective, le candidat est placé en situation d’autonomie pendant environ 5 minutes.
Principes d’élaboration du parcours :
La phase de conduite effective du candidat doit avoir une durée de 25 minutes.
Le parcours doit comporter globalement un tiers de circulation en agglomération et deux tiers hors agglomération.
Le candidat doit être évalué dans des infrastructures routières et des situations de circulation suffisamment variées.
L’objectif est d’évaluer la capacité du candidat à déceler les changements de contextes de circulation et à adapter sa conduite en conséquence.
La construction du parcours ne doit pas être figée mais elle doit correspondre aux besoins d’évaluation des compétences du candidat, au fur et à mesure de leur restitution. Il comporte une phase guidée et une phase de conduite autonome.
Phase de conduite autonome :
Cette phase est mise en œuvre à l’initiative de l’expert et consiste à demander au candidat de suivre un itinéraire balisé par des panneaux visibles.
Pendant l’exercice, qui peut être fractionné, l’expert n’indique plus les directions et laisse le candidat en situation d’autonomie pendant environ 5 minutes.
Toutefois, en fonction des difficultés éventuelles (embouteillage, erreur de parcours, absence ponctuelle de signalisation), l'expert pourra en ajuster le déroulement.
En cas de besoin, il peut alors reprendre provisoirement un guidage plus directif du candidat, ou fractionner la phase de conduite autonome.
La situation arrêt-départ en circulation :
L’expert indique au candidat qu’il va devoir effectuer un arrêt pour quitter la circulation, soit sur un emplacement de stationnement, soit sur une aire de stationnement (il ne s’agit pas d’une manœuvre, il ne peut être exigé de déplacer la moto sans l’aide du moteur en marche arrière ou avant).
La capacité du candidat à trouver l’emplacement adéquat n’est pas évaluée.
Afin de permettre un séquençage pertinent de l’épreuve, il est recommandé de provoquer cette situation approximativement à mi-parcours.
L’arrêt lors d’un changement de candidat n’est pas pris en compte.
L’EPREUVE
Elle est individuelle et se déroule sur des itinéraires variés.
Le candidat doit notamment :
- quitter un emplacement de stationnement, repartir après un arrêt (arrêt-départ en circulation)
- emprunter des routes droites, négocier des virages
- changer de direction, franchir des intersections, utiliser des voies d’accélération et de décélération
- réaliser un parcours empruntant des voies à caractère urbain, routier et/ou autoroutier
- dépasser et croiser des véhicules
- prendre les précautions nécessaires avant de descendre du véhicule.
L’EVALUATION
Elle repose sur l’analyse et le bilan des compétences du candidat.
Cette évaluation repose sur un inventaire des points tant positifs que négatifs de l'aptitude à la conduite du candidat.
Pour chaque compétence, l’expert prend en compte tant les actions bien réalisées que celles qui ne l’ont pas été.
A l’exception des compétences transversales, chacune est évaluée indépendamment des autres.
Pour évaluer les actions du candidat, il sera tenu compte du contexte de réalisation et de son manque d’expérience.
Il sera également pris en compte dans l'évaluation effectuée du fait que certaines erreurs du candidat découlent de situations particulièrement complexes.
Évaluation de la compétence :
Savoir s'équiper et s'installer :
Cette compétence comprend la présentation de l'équipement et l'installation sur le motocycle.
- le candidat présente son équipement et s'installe correctement sur le motocycle, la notation 2 est attribuée.
- le candidat ne réalise que partiellement ces opérations, la notation 1 est attribuée
- le candidat oublie un ou plusieurs éléments importants, la notation 0 est attribuée.
Le candidat présente ses équipements de protection (*) : les gants, les bottes, le blouson, le casque et un pantalon.
L’installation consiste à régler les rétroviseurs, à mettre en fonction le feux de croisement ( le cas échéant) et à vérifier l’absence de témoin d’alerte au tableau de bord avant le départ.
L'expert s'attache à vérifier le résultat de l'installation.
Un casque non ou mal attaché, des rétroviseurs non réglés et ne permettant pas une rétrovision correcte ou une chute de la machine entraînent la notation 0.
Évaluation des compétences dynamiques du candidat :
- Savoir se positionner sur le véhicule en circulation
- Connaître et utiliser les commandes
- Prendre l’information
- Adapter son allure aux circonstances
- Appliquer la réglementation
- Communiquer avec les autres usagers
- Partager la chaussée
- Maintenir des espaces de sécurité.
Pour chacune de ces compétences, l’expert attribue une notation comprise entre 0 et 3 :
- Niveau 0 : au moins une composante de la compétence n’est pas acquise et le candidat est incapable de la restituer. Pour autant, la sécurité n’a pas dépendu des tiers
- Niveau 1 : la compétence est en cours d’acquisition mais mal maîtrisée. Elle a été mise en œuvre pendant l’examen de manière incomplète ; Niveau 2 : la compétence est acquise. Elle a été mise en œuvre pendant l’examen à des niveaux de qualité variable
- Niveau 3 : la compétence est correctement et régulièrement restituée. Le candidat a su la mettre en œuvre à chaque fois que cela était utile.
Le niveau 3 ne correspond pas nécessairement à une prestation parfaite et l’évaluation doit tenir compte tant du contexte de réalisation des actions de conduite que de l’expérience limitée du candidat.
Erreur éliminatoire :
Toute action, non-action ou tout comportement dangereux du candidat le plaçant, lui ou les autres usagers, dans une situation où la sécurité dépendrait essentiellement des réactions des tiers constitue une erreur éliminatoire.
Sans préjudice de cette définition, l’erreur éliminatoire est également constituée si le candidat commet l’une des infractions suivantes :
- Circulation à gauche sur chaussée à double sens (art. R. 412-9)
- Franchissement d’une ligne continue (art. R. 412-19)
- Circulation sur bande d’arrêt d’urgence (art. R. 412-8) ou les voies réservées (art. R. 412-7)
- Non-respect d’un signal prescrivant l’arrêt (art. R. 412-30, R. 415-6)
- Circulation en sens interdit (art. R. 412-28).
L’erreur éliminatoire entraîne obligatoirement l’échec à l’examen, qu’elle ait ou non nécessité une intervention de l’expert. L’erreur éliminatoire, qu’elle nécessite ou non de la part de l’expert une intervention, doit correspondre à une action susceptible d’entraîner une réelle mise en cause de la sécurité.
Examen non mené à son terme :
En cas d’incapacité manifeste du candidat à assurer la sécurité, l’expert peut décider de ne pas mener l’examen à son terme.
Cette incapacité entraîne l’échec à l’examen.
Le fait pour le candidat de commettre une erreur éliminatoire, y compris si elle a nécessité l’intervention de l’expert, ne constitue pas nécessairement une incapacité manifeste à assurer la sécurité et l’épreuve doit être menée à son terme.
En revanche, si la conduite du candidat présente un danger manifeste, il est mis un terme à l’épreuve, notamment lorsque l’accumulation d’erreurs contraint l’expert à intervenir régulièrement.
Le bilan et la transcription du résultat
Le résultat de l’épreuve pratique découle du bilan chiffré de l’évaluation du niveau d’acquisition des compétences.
Pour être reçu à l’épreuve en circulation, le candidat doit obtenir un minimum de 17 points et ne pas commettre d’erreur éliminatoire.
Par ailleurs, le bilan des compétences n’est établi que si l’examen a été mené à son terme.